Mary-Lou Lamas

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Je ne suis qu’une ombre, une page vide, un trou béant, comme si les années passées n’avaient jamais existées. Et pourtant je suis bien là, plantée devant ce miroir qui me reflète cette silhouette inconnue. Je me scrute, cherchant comme si cela pouvait éveiller, tout d’un coup, un souvenir fugace mais à part accentuer ma migraine, l’effet reste vain. C’est quand même incroyable de ne pas se reconnaitre, de ne pas s’identifier. Etre dans un corps inconnu est une sensation des plus étranges. Mes yeux bleus qui m’observent dans la glace ne me reconnaissent pas. Ma main qui frôle ma joue, caresse ma peau claire, lisse le contour de ma mâchoire et souligne cette petite fossette qui orne mon menton, surement un héritage génétique, me semble pourtant toucher un autre corps. De quelques gestes évasifs, je repousse mes cheveux, dégageant mon visage. Ils sont longs et relativement souples. Leur toucher, leur coupe me laisse penser que je devais les entretenir souvent par des soins et des visites régulières chez le coiffeur. Je m’arrange pourtant à cacher la plaie que j’ai en haut du front mais le pansement est bien trop voyant pour le moment. D’ici quelques jours, quand il sera sorti, mes cheveux couvriront la surface totalement. Je me recule d’un pas, ouvrant le peignoir qui me recouvre, le laissant tomber à terre tout en m’observant en totalité. Peut-être un signe, une marque sur ma peau m’aidera. Mon regard suit ces formes… enfin « mes » formes, celles d’une jeune femme relativement jolie et bien proportionnée. Mes seins sont ronds, bien galbés, bonnet C. Un grain de beauté, plus gros que les autres, est logé sur ma hanche et je porte des traces de bronzage, du moins sur le bas d’un bikini. Mes doigts tombent sur cette mini cicatrice dans l’aine, presque effacée, une trace ancienne. Ils descendent ensuite plus bas, sur ma féminité parfaitement épilée. J’ai le vague sentiment que cela ne me correspond pas, pourtant les preuves sont bel et bien là. Me tournant, j’expose alors mon dos et mon fessier à mon regard, via la glace. Ce tatouage logé sur mes reins ne m’évoque absolument rien. 1m67 pour 52 kilos, c’est ce que les médecins m’ont dit à l’hôpital lors de mon séjour après avoir été retrouvée. Ils estiment aussi mon âge entre 20 et 30 ans. Ces informations, tout ce qu’il y a de plus impersonnel pour retrouver son identité, sont bien maigres. Je suis en bonne santé, malgré la plaie que j’ai à la tête et les heures passées dans l’eau. C’est déjà ça.

J-1 : 10.05 a.m.

_ Mary-Lou ! Grouilles-toi !!

Je dévalais les escaliers, manquant de peu de faire un vol plané mais je me rattrapais aussitôt à la rambarde, jetant à Mike un regard désolé. Il était déjà en bas, m’attendant sur le pas de la porte, l’air soucieux et agacé. Je le rejoignis aussitôt, m’approchant pour qu’il m’embrasse mais il se détourna avant que je puisse obtenir ce que je désirais, pour sortir dans la rue, filant déjà vers la voiture garée au bord du trottoir. Je m’activais à le rejoindre, ne voulant pour rien au monde qu’il me fasse la tête. Mike était un homme très exigent, qui n’acceptait jamais ni l’échec, ni la médiocrité et encore moins l’insuffisance. Quant à moi, je faisais toujours tout pour lui plaire et pour qu’il ne me repousse pas.

~ Goobye Mary-Lou ~

Je sais parfaitement où je suis, dans quel pays, dans quelle ville, je sais aussi quel est notre président et quel film a eu le plus d’oscars l’an dernier. Je sais que Michael Jackson est mort, tout comme Elvis et Marilyn. Je sais que la guerre en Europe de l’Est est imputable aux américains, qu’Obama a écrasé une mouche durant une interview, qu’on a marché sur la lune, sur mars et bientôt ailleurs. Je sais tout ça et tant d’autres choses, je me souviens parfaitement de tout ce qui a fait le monde depuis ma naissance, du monde dans lequel je vis, sauf que je ne me souviens pas de… moi, ni de ce qui me touche. C’est comme si je n’avais jamais existé avant que l’ont me découvre flottant dans l’eau ou plutôt comme si mon identité personnelle s’était effacée jusqu’à devenir une chose neutre et sans vie. J’existe toujours, je suis là physiquement mais mon MOI n’est plus. Quand je m’observe, je suis incapable de dire si je suis quelqu’un d’honnête, de dissipé, de mélancolique, de manipulateur, je n’en sais fichtre rien. Depuis ma renaissance, je me montre plutôt gentille envers ceux qui m’entourent, faut dire aussi que sur le bateau, ils sont tous adorables avec moi, Vincent le premier. Je lui suis totalement reconnaissante de me recueillir comme ça, sans rien me demander en échange. Ce dont je suis sure, c’est que je ne l’ai jamais rencontré avant. J’ai le sentiment que je ne suis pas quelqu’un de mauvais, je l’espère aussi mais je ne pense pas que même en étant amnésique, on puisse changer de personnalité. Notre nature profonde est toujours là, même si la mémoire nous fait défaut.

J-1 : 5.27 p.m.

_ T’as bien compris ?

J’acquiesçais tout en ouvrant la porte du taxi qui me déposait devant le grand casino de la ville. Velvet Valley, c’était une jolie ville, c’était aussi la première fois que j’y venais. Je devais rencontrer un certain Dimitri qui devait me remettre un paquet pour Mike. Il m’envoyait à ce rendez vous car il en avait un autre à la même heure. On était venu à Velvet pour différentes affaires qui le concernait et cela ne m’embêtait pas de l’aider, il me l’avait si gentiment demandé.

~ Stop callin’, stop callin’... I left my head on the ocean ~

Depuis que l’on m’a retrouvée, je vis sur le bateau de Vincent, un magnifique bateau de croisière où plein de monde gravite et vit. Ce sont des habitants du bateau qui m’ont trouvé en mer, un jour où ils étaient sortis faire une ballade en jet ski. D’après ce qu’ils m’ont raconté, je flottais et au vu de mon état, cela depuis plusieurs heures. Heureusement, je portais un gilet de sauvetage, c’est surement ce qui m’a sauvé. Je n’avais sur moi que mes habits, un jean et un t-shirt. Aucun sac, aucun papier qui aurait pu permettre de m’identifier. Mon téléphone cellulaire était dans la poche arrière de mon jean mais l’eau salée aura eu raison de lui, impossible de récupérer la moindre donnée.

J-1 : 10.42 p.m.

_ Merde, les flics !

Sur le bateau qui nous ramenait, ce fut soudain la panique. Mike devenait hystérique en s’apercevant qu’une navette de police se dirigeait droit sur nous, même si moi, je ne comprenais pas où était le problème. Ce n’était pas le moment de poser des questions, je savais rien qu’à la façon qu’il avait de me hurler dessus qu’il n’était pas d’humeur à la discussion. Et puis, il m’avait ordonné de jeter par-dessus bord le paquet que j’avais été récupéré. C’était bien la peine qu’on vienne jusqu’à Velvet si c’était pour tout balancer à la flotte, mais je l’avais fait, obéissant sans rechigner. Et puis après tout, ce n’était pas à moi donc s’il voulait tout jeter, on jetterait tout.

Après quelques jours passés à l’hôpital, je me suis retrouvée dehors, sans savoir où aller. Les médecins n’avaient rien trouvé d’anormal chez moi, à part une amnésie rétrograde avec une option lacunaire. Enfin toujours est-il que j’avais bel et bien perdu la mémoire de tout ce qui concernait ma propre personne. Vincent, qui venait me voir tous les jours, proposa de me recueillir le temps que je retrouve mes esprits et mes souvenirs. Je devais bien admettre que sans lui, je me serai retrouvée à la rue et totalement perdue. C’est donc comme cela que je me suis retrouvée à vivre sur ce bateau qui est devenu mon refuge. J’ai une cabine pour moi seule, avec tout ce qu’il faut pour que je me sente bien. Vincent m’a acheté des habits, vu que je n’avais plus rien et il tache de me rendre toujours la vie plus facile.

J : 3.08 a.m.

Quelques heures plus tard et après la visite de la police maritime qui n’avait rien trouvé de suspect, nous retrouvions au large des cotes, un bateau. Ce n’était pas prévu au programme, du moins pour moi mais Mike ne semblait pas disposé à m’expliquer quoique ce soit, me sommant de me taire quand les hommes débarquèrent. La discussion finit par tourner au vinaigre quand ils comprirent que nous n’avions plus le paquet et cela malgré les explications de Mike. Dans la bousculade, l’un d’eux me cogna la tête avec la crosse de son arme, avant que je ne tombe à l’eau. Puis, le trou noir.

Vincent, c’est mon sauveur. Je ne sais pas ce que je serai aujourd’hui si je n’avais pas croisé sa route, ou plutôt, si lui n’avait pas croisé la mienne. C’est un homme d’une gentillesse sincère. Parfois, il a ce voile de tristesse qui trouble son regard et il semble aussi perdu que moi. Pourtant, il est si serein, apaisé, comme s’il avait enfin gagné un long combat contre lui-même. Il m’appelle « la sirène » et ça me fait sourire quand il utilise ce mot là car je suis loin d’en être une. Mais je n’ai pas de prénom, ce qui rend la tache difficile à ceux qui veulent me parler. Je n’arrive pas à m’en donner un, au moins pour ne plus être cette inconnue du bateau. Mais je n’arrive pas à me décider et pour l’instant, je ne suis personne.

Je finis par soupirer, abandonnant ma séance d’observation. C’est devenu un rituel chaque jour. Je m’observe inlassablement dans l’espoir de dénicher un détail qui m’aurait échappé jusque là. Mais ce ne sera pas encore pour aujourd’hui. Je sors alors de mon placard les habits que je mettrai, petite jupe et top à bretelles. Il fait beau dehors. Vincent a de bons gouts pour me choisir des vêtements et je ne me sens pas encore le courage d’affronter la foule des magasins. Je n’ai pas quitté le bateau depuis ma sortie d’hôpital et j’ai même encore du mal à quitter ma cabine. Il va pourtant bien valoir car je dois rencontrer ma thérapeute qui va me suivre, le Docteur Foster et pour cela, je devrais me rendre à son cabinet en ville. J’enfile mes sous vêtements calmement, m’observant toujours dans la glace. J’ai parfois le sentiment d’être obsédée par mon image, comme si elle était plus vivante que moi. Le top vient recouvrir ensuite mon soutien-gorge et je lisse le tissu plusieurs fois sur moi avant d’enfiler la jupe. Le résultat dans la glace me plait bien mais je ne me sens pas le courage d’affronter le dehors. Je m’assoie donc sur le bord du lit, attendant ainsi que la journée passe.

~ YOU ~

Nom/Surnom : la Sirène
Age : entre 20 et 30
Avatar : Ashlee Simpson
Comment avez-vous connu Velvet Valley : comment ne pas connaitre Velvet Valley !
Commentaires, suggestions : je n’ai pas utilisé le modèle classique de fiche, car vu que le personnage est amnésique, c’était plus approprié de laisser planer un voile sur sa vie. J'espère que l'Oeil appréciera, mais dans la cas contraire, je rectifierai.
Les codes ont-ils été envoyés : oui !

Bienvenue mademoiselle Lamas.
Ne vous inquiétez pas, ensemble nous trouverons un moyen de vous faire retrouver ce que vous avez perdu...

Bienvenue sur le Dark White

Au plaisir de te voir prochainement!!

"Bonjour je m'appelle Isobel, je suis amnésique depuis .... ce soir nous accueillons une nouvelle membre dans nos rangs."

Bienvenue dans la vallée Mary-Lou !

Bon jeu !

Merci à vous toutes pour votre accueil

Dr Foster, j'ai hâte d'assister à vos séances, on me dit tellement du bien de vous ..

Madeline, ça serait un plaisir de te rencontrer sur le bateau ou ailleurs.

Iso.. hm.. tu veux être ma copine ?

Bienvenue dans la vallée pauvre enfant.

Et bon jeu parmi nous

Quel bonheur de voir ainsi prendre vie ce personnage de façon si relevante !

Bienvenue à bord et bon courage, Sirène des eaux troubles...

Merci Catherine et merci Vincent